Administrateurs territoriaux, têtes pensantes de la fonction publique territoriale
21/09/2020
LeL’Association des Administrateurs Territoriaux de France (AATF) et des élèves administrateurs seront présents sur le Salon Top recrutement (Stand P4 sur le Village de l’emploi public) le 15 octobre à l’Espace Grande Arche à la Défense Paris. L’occasion de recevoir des conseils, d’échanger avec des recruteurs et, qui sait, trouver un emploi. Zoom sur ces élites de la fonction publique territoriale.
Ils sont l’élite de la fonction publique territoriale (FPT). Chaque année, une quarantaine d’administrateurs territoriaux sortent de l’INET, l’institut national des études territoriales (https://inet.cnfpt.fr), qui relève du centre national de la fonction publique (CNFPT). Fonctionnaires de catégorie A+, ils forment le principal cadre d’emploi de hauts fonctionnaires de la FPT et vont occuper des fonctions de direction stratégique au sein des collectivités territoriales et de leurs établissements.
Prestigieux, leur parcours n’en est pas moins divers. La majorité a, comme Thibault Berger (lire ci-dessous), intégré l’INET via le concours externe, souvent après Sciences Po, un IEP (Institut d’études politiques), des études de droit ou de géographie. Quelques-uns, comme Samira Ouardi (lire ci-dessous), sont des fonctionnaires en poste qui ont souhaité évoluer en passant le concours interne. D’autres enfin, une minorité, ont passé le 3e concours de l’INET, réservé aux salariés du privé.
La dernière promotion est sortie fin juin et a été inscrite sur liste d’aptitude début juillet au Journal officiel. Alors que le covid19 a perturbé le calendrier habituel de leur recrutement, un tiers est déjà en poste et tous auront rejoint une collectivité dans les semaines ou mois à venir. Ils seront chargés de préparer et de mettre en œuvre les décisions des autorités territoriales et assureront des tâches de conception et d’encadrement.
Pour les y aider, ils pourront faire appel au réseau de l’Association des Administrateurs Territoriaux de France (AATF). Cette association a notamment pour objectif la préservation des droits professionnels et moraux des administrateurs territoriaux, la défense de leurs intérêts statutaires et le soutien à l’emploi. Elle est aussi un réseau indispensable et un laboratoire d’idées au service du service public. (https://www.administrateurs-territoriaux.asso.fr)
L’AATF animer deux conférences lors du salon emploi Top Recrutement qui se tiendra le 15 octobre à l’Espace Grande Arche de la Défense Paris.
Au programme :
- 11h/12h : Les cadres et la fonction publique territoriale: Quelles opportunités ? Quels débouchés ? (Salle : Mansart)
- 15h30/16h30 Egalité professionnelle femmes-hommes dans la fonction publique territoriale : Quels progrès ? Quelle réalité ? (Salle : Eiffel)
Thibault Berger : de Sciences Po à l’INET
« Le domaine des affaires publiques m’a toujours intéressé. Au lycée déjà, je voulais faire Sciences Po à Paris. Et j’ai adoré mes études rue Saint-Guillaume ! Mais c’est lors de mes différents stages ou expériences professionnelles que j’ai vraiment découvert le service public, les administrations mais aussi toutes les entreprises qui gravitent autour.
J’ai été collaborateur parlementaire à mi-temps, j’ai testé le privé dans un cabinet de lobbying, j’ai travaillé six mois à la direction des finances de la société du Grand Paris… C’est d’ailleurs lors de ce stage à la société du Grand Paris que j’ai su que j’étais fait pour le service public. Quand vous aimez faire des modèles Excel de fiscalité immobilière, vous vous dites que vous aimez l’administration ! En fait, j’adore toutes les facettes du monde public, cette complexité de l’administration au service des projets, au service des usagers.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de passer l’ENA et l’INET. L’INET était mon plan B au départ. Mais, plus je préparais le concours de l’INET, plus cela me plaisait. J’ai compris que j’étais fait pour ce métier d’administrateur territorial. Au total, entre Sciences Po et l’INET, j’ai passé sept ans à comprendre les rouages de l’administration et aujourd’hui, je veux mettre cette expertise au service des élus. La territoriale est un monde passionnant car les élus sont proches des citoyens et nous, administrateurs territoriaux, nous sommes en lien quasi direct avec eux.
J’ai intégré l’INET en janvier 2019 (promo George Sand) et j’en suis sorti en juin 2020. Cette post-formation, comme disent les Anglais, a été très enrichissante. D’un point de vue intellectuel mais aussi pratique puisque nous avons fait de nombreux stages dans différentes collectivités. J’ai par exemple travaillé à la redéfinition de l’accueil des usagers à la Ciotat (13). J’ai aussi été mobilisé, pendant la pandémie, sur la cellule de crise de la préfecture d’Indre-et-Loire. Ce sont des expériences professionnelles marquantes. Aujourd’hui, je suis en attente de mon premier poste car les processus de recrutement ont pris du retard à cause du Covid 19. Mais ce n’est qu’une question de semaines ! »
Samira Ouardi : une contractuelle devenue fonctionnaire territoriale
« Je suis entrée à l’INET à 42 ans via le concours interne alors que j’avais près de vingt ans d’expérience professionnelle. J’ai fait des études de sciences sociales et j’ai commencé par enseigner et faire de la recherche. Mais, très vite, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le cabinet de la ville de Nanterre (Hauts-de-Seine). C’est là que j’ai découvert la fonction publique territoriale, à 26 ans. Un an après, j’ai été recrutée comme collaboratrice du groupe PC au Sénat sur les questions culturelles. Puis, j’ai travaillé comme consultante dans un cabinet d’évaluations des politiques publiques. J’ai ensuite rejoint la ville de Paris où j’ai eu la chance de travailler pendant six ans pour la direction de l’action sociale de la ville de Paris. J’y ai créé et structuré une mission d’observation et d’évaluation des dispositifs d’accompagnement social et des pratiques professionnelles du champ. C’était passionnant. A l’approche de la quarantaine, alors que j’étais toujours contractuelle, je me suis dit qu’il fallait que je songe à rejoindre la FPT où, finalement, j’avais toujours travaillé.
Je suis d’abord entrée, sur concours, à l’IGPDE, l’Institut de la gestion publique et du développement économique (un service rattaché au secrétariat général du ministère de l’Économie et des Finances et du ministère de l’Action et des comptes publics, ndlr). Cela m’a permis de préparer les concours A + de la fonction publique et le concours de l’INET.