L’Ile-de-France reste un eldorado pour l’emploi des cadres

Actualités - Le 14/09/2020

La région parisienne demeure très pourvoyeuse d’emploi, notamment pour les cadres. Même avec la crise, les entreprises continuent de recruter. Certaines seront présentes le 15 octobre au salon emploi Top recrutement à l’Espace Grande Arche de la Défense Paris.

Quitter Paris ? Certains en rêvent depuis la pandémie de Covid 19. Il n’empêche. C’est bien en Ile-France que se trouve l’emploi, et tout particulièrement l’emploi des cadres. Le Covid 19 et la crise économique n’y ont rien changé : Paris reste l’eldorado de l’emploi. L’emploi en IDF représente ainsi pas moins de 32 % de la masse salariale en France. Et c’est à Paris que se trouvent les emplois les plus qualifiés et les mieux rémunérés, avec des niveaux de salaire supérieur d’environ 25 % à ceux de la Province…

« La situation de l’Ile-de-France est atypique, avec une très forte concentration de cadres, décrypte Eric Dumartin, membre du Medef Île-de-France et président de Transitions Pro Île-de-France. La crise a certes un impact sur l’emploi. Mais les tendances fortes ne changent pas. Il y a et il y aura toujours une forte demande dans les mois à venir sur les métiers en tension : ingénieur et cadre d’études, recherche et développement en informatique, chef de projet en informatique ». Pour rappel, il y avait avant la crise 25 000 projets de recrutement sur ces métiers et 73 % des projets de recrutement étaient estimés difficiles… « ça ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, temporise Eric Dumartin. L’Ile-de-France reste une terre de recrutement ».

Le bâtiment toujours à la recherche d’ingénieurs

Même constat dans le bâtiment. Si le secteur a été l’un des plus impactés par la crise, l’activité est repartie cet été. « Le redémarrage de l’activité s’intensifie et la mobilisation de la main d’œuvre va être grandissante pour compenser le retard accumulé pendant le confinement, estime la Fédération française du bâtiment (FFB) Grand Paris, chiffres à l’appui : « Fin juin, le niveau d’activité du Bâtiment permettait déjà de maintenir l’activité de 90% des salariés et intérimaires du secteur en Equivalent Temps Plein présents avant la crise sanitaire ».

Covid ou pas, la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 (JOP 2024), le programme de construction d’Action Logement, l’extension du Parc Disneyland Paris, le Grand Paris Express, les aménagements des gares parisiennes, les projets de rénovation urbaine (ANRU), la construction de logements neufs… font indéniablement de l’Ile-de-France un territoire attractif en termes d’emploi, et notamment d’emploi des cadres. Le secteur du Bâtiment en Île-de-France compte en effet une proportion de cadres deux fois supérieure à celle de la France (14,5 % de salariés assimilés cadres ou ingénieurs contre 8,7% au niveau national, selon l’Observatoire des métiers du BTP). « Le secteur du Bâtiment connaît par ailleurs de nouveaux besoins en compétences liés à la mise en œuvre de normes environnementales, au numérique avec le BIM, l’Intelligence Artificielle, les maquettes 3D, la domotique, etc., rappelle Jean-Luc Tuffier, Président FFB Grand Paris. Les métiers d’encadrement et d’ingénieur, même s’ils représentent des volumes de recrutement moindre, connaissent une criticité forte au recrutement du fait de la concurrence d’autres secteurs sur ces profils et du caractère indispensable de ces métiers pour accompagner les transitions environnementales et numériques des entreprises ».

L’industrie repart

Même le secteur de l’industrie, le plus touché par la crise, continue de recruter. « Les offres d’emploi ont été quasiment divisées par deux entre les 1er semestres 2020 et 2019, avec 2300 offres seulement cette année contre 4500 l’année précédente. Mais, depuis l’été, les recrutements repartent à la hausse, notamment concernant l’emploi des cadres. Et c’est en Ile-de-France que le redémarrage est le plus rapide », constate Bruno Berthet, président du Groupement des industries de la métallurgie (GIM) Ile-de-France qui sera présent le 15 octobre sur le salon Top recrutement à l’Espace Grande Arche de la Défense (I7 sur Village Ingénieurs & techniciens) avec une dizaine d’entreprises qui recrutent (ONERA, TOYOTA MATERIAL HANDLING, SCHALTBAU, CBRE GWS, SEIMAF, ZNR BATTERIES, FENWICK, MITSUBISHI, ELECTRICMETRACOM SA et MVG INDUSTRIES).

Parmi les métiers les moins impactés par la crise, on trouve la recherche et le développement. « Il est très difficile de capter des talents. Les entreprises, y compris celles de difficulté, le savent et font tout pour garder leurs cadres. Et celles qui le peuvent recrutent car elles savent que c’est par là que passera la reprise ».

Seul changement de fond, les profils recherchés ne seront peut-être plus tout à fait les mêmes. « La crise a mis en évidence l’importance des soft skills : l’adaptabilité, l’agilité, etc. Elle a aussi posé aussi la question du télétravail, de la dématérialisation, souligne Eric Dumartin, du Medef Île-de-France. Cela aura une incidence sur les recrutements. On ne va peut-être plus recruter tout à fait les mêmes cadres ».