Salon de recrutement virtuel : les clés pour réussir son entretien
Le 01/04/2021
Loin des yeux, près de la web cam ! En ces temps de télétravail généralisé, il faut bien se résoudre à passer des entretiens à distance. Pas si facile quand on n’a pas l’habitude de se mettre en scène à l’écran. Voici quelques conseils.
Sur le terrain du recrutement, passer un entretien à distance peut s’avérer un atout. Si vous êtes plutôt timide et introverti, le filtre de la caméra vous servira certainement. D’abord, parce qu’on ne verra pas le tremblement de vos mains, les saccades de vos genoux sous le bureau, ni même les notes et mémos qui peuvent venir au secours de vos hésitations. Sachez tout de même que l’entretien virtuel réclame une vraie mise en scène… De vous-même.
Pour bien vous y prendre, Charlie Clarck, co-fondateur de Whistcom, cabinet spécialisé en stratégie orale, conseille de s’appuyer sur la règle des 3 V (le visuel, le vocal, le verbal). Conçu dans les années 70 par le psychologue Albert Mehrabian, celle-ci assure que la communication est visuelle pour 55%, vocale (Ton, intonation) pour 38% et verbal (signification des mots, contenu du discours) pour 7% seulement. Eh oui, le recruteur sera d’abord sensible à votre communication non verbale.
Soignez d’abord le visuel
Comme en présentiel, la tenue et la posture comptent. C’est tout bête mais la plupart des gens ne soignent pas le cadre de l’image. Le cadre, c’est pourtant tout ce que le recruteur va apercevoir sur son écran. Évitez tout d’abord de vous positionner trop près de la caméra, sous peine de lui laisser tout le loisir de contempler votre menton. Préférez un plan américain laissant voir votre buste et vos mains. Positionnez surtout votre écran à hauteur de votre visage afin de regarder bien droit devant vous. Soignez ensuite votre arrière-plan. Que faites-vous voir derrière vous ? A ce propos, Hippolyte Bourlet, directeur du cabinet de recrutement Mermoz & Associés conseille d’éviter absolument « les contours flous ou les arrière-plans virtuels générés par les plateformes de vidéoconférence qui restent très impersonnels et laissent penser que vous avez quelque chose à cacher ». Oubliez aussi le fond blanc. Neutre sans doute mais qui neutralise totalement votre environnement. Optez plutôt pour un visuel de votre appartement. Cela peut-être aussi bien la cuisine ou votre salon, à condition que ces pièces soient parfaitement rangées. Un bout d’étagère avec quelques livres choisis ou un pan de mur avec un tableau consensuel peuvent faire l’affaire et permettre au contraire de singulariser un peu votre profil. Habillez-vous aussi pour l’occasion : chemise et veste sont toujours un témoignage de sérieux, la preuve que vous ne prenez pas l’exercice à la légère. Lors de l’entretien, ce cadre permettra de laisser voir votre gestuelle. Faites-en sorte qu’elle soit active et variée. Sachez user de vos mains et joindre vos mouvements à votre parole ce qui rendra cette dernière plus accessible et vivante. Et surtout, pensez à sourire.
Le vocal et les silences
Le vocal, c’est le ton que vous allez adopter, vos intonations, votre débit. N’hésitez pas à exagérer un peu votre élocution et surtout à utiliser le silence. Marquez des temps avant ou après un mot important pour le laisser résonner aux oreilles de votre interlocuteur. Plus vous variez votre ton, moins votre discours sera monotone et donc plus vous serez écouté… même à distance.
Associez évidemment le plus possible le geste à la parole pour faire « vivre » vos propos, ne bougez pas les mains trop vite sous peine d’avoir l’air de gesticuler.
Verbal et contenu
N’oubliez pas que vous devez séduire, rassurer et convaincre le recruteur. Si votre mise en scène et votre cadre sont de nature à cocher les deux premières actions, la dernière relèvera de la pertinence de votre discours. Une fois l’attention du recruteur gagnée, celui-ci sera d’autant plus disposé à prêter une attention soutenue à vos propos. On vous demandera certainement de vous présenter et c’est là que votre préparation comptera. Avant toute rencontre, pensez à soigner votre accroche : citer un fait, un chiffre, une anecdote, qui permettent de débuter facilement un échange. Pensez à préparer en amont vos arguments. Pourquoi postulez-vous ? Quels sont vos objectifs à court et à long terme ? Votre expérience ? La distance peut là aussi être un atout : si vous redoutez les hésitations, les balbutiements : préparez des mémos écrits en gros sur des post-it collés sur votre ordinateur ou sur un mur derrière l’écran à hauteur de votre regard. Votre interlocuteur ne les verra pas et vous pourrez subtilement vous appuyer dessus en cas d’oubli ou de stress.
L’éloignement peut aussi jouer contre vous : derrière un écran les recruteurs ont tendance à porter encore davantage leur attention sur la mécanique intellectuelle du candidat. On vous laissera sans doute parler davantage, alors ne soyez pas à court d’arguments, ni de questions. Vos interrogations seront, en effet, bien perçues du recruteur, à condition d’être pertinentes, et vous laisseront un temps pour souffler. A vous de jouer !